
Ann Robinson
Email: annrobinsonartparis@gmail.com
Tél: 06 28 25 03 92
Le mot de l'association
Ann Robinson participe à nos expositions depuis 2019. Véritable coup de cœur pour cette artiste atypique qui nous a été présentée par un autre artiste de la galerie : Bruno Lemée.
Femme passionnée et passionnante qui m’a ouvert la porte de son univers, me faisant entrer dans une deuxième dimension, tant le paradoxe était grand entre la femme raffinée et élégante qui m’exposait avec une passion retenue son travail et la représentation difficile à imaginer de cette même femme, ramassant dans les rues ces vieux tickets de métro, piétinés ou jetés dans les poubelles; paradoxe encore entre la beauté de ses toiles, la minutie dans la composition orchestrée de ses créations et le matériau si banal qui constitue sa matière première.
"Le ticket de métro usagé m'accompagne dans toutes mes explorations autour de la forme et de la couleur."
Chaque toile exposée ce jour-là était source d’émerveillement. La visite guidée de son atelier m’a aussi enchantée. Dans chaque tiroir qu’elle ouvrait avec délicatesse, se trouvaient, triés et rangés par couleurs et dégradés de couleurs, des centaines de tickets de métro métamorphosés en trésors incomparables, autant par le traitement reçu que par la manière de les présenter … Ann, en partageant sa vision du monde, nous donne à voir l’invisible. Grâce à son talent, elle transcende un matériau inexistant à nos yeux quand il a perdu son utilité et nous amène à porter un autre regard sur les choses. Ses toiles ont toute une histoire et c’est un privilège de l’entendre nous la raconter pour nous approprier sa belle énergie et apprécier encore plus son talent.

Le parcours d'Ann
Née en Suède de mère suédoise et de père franco-britannique, Ann Robinson a grandi à Bruxelles. Elle vit en France depuis 1989. Sa jeunesse est marquée par l'amour des chevaux, du dessin, de la nature et des paysages, et aussi par la pratique de plusieurs formes d'artisanat textile qui l'initient aux assemblages de couleurs et de textures. C'est plus tard, en parallèle à ses études de langues modernes qu'elle concrétise son intérêt grandissant pour la peinture. Une fois ses études terminées, elle décide de s’y consacrer.
Artiste autodidacte, ses débuts sont très marqués par l'impressionnisme. L'exemple de Claude Monet avec son cheminement lent et assuré vers l'abstraction lui indique une voie possible pour elle-même. Elle explore le monde de la couleur dans des modes variés. En 2012 elle décide de laisser la peinture pour s’engager exclusivement dans la voie du collage.
Elle s’inscrit alors dans le courant de l’art moderne qui transcende les objets du quotidien : le matériau de base de ses créations est un objet utilisé quotidiennement par les habitants de l’île de France : le ticket de métro … et seulement celui qui n’a plus de valeur marchande et finit sa vie dans les poubelles : le ticket de métro usagé qui symbolise aussi son attachement à Paris.
La démarche d'Ann

Depuis ses débuts, à côté de sa peinture à caractère impressionniste, elle faisait des compositions qui tendaient vers la géométrie. Le point commun de ces tableaux plus construits était la division de l'espace coloré par des bâtonnets de couleur sombre. Il n’y avait qu’un pas qu’elle a franchi en remplaçant ses bâtonnets par la bande magnétique du ticket de métro. Il est ainsi devenu sa matière première.
Cette entreprise d'appropriation d'une matière unique lui est d'abord apparue comme le prolongement un peu ludique de toutes ses explorations antérieures dans le monde de la forme et de la couleur, mais rapidement elle s'est révélée comme la possibilité d'un accomplissement, source pour elle d’une nouvelle énergie .
Depuis, elle les ramasse, les rassemble, les trie... Si dans un premier temps elle n’utilisait que des tickets bruts pour ses collages, très vite elle s’est mise à les teinter et les traiter de diverses manières (découpages, plis, grattages, déchirures, superpositions…) avant de les combiner sur sa toile dans des agencements complexes et précis pour atteindre le résultat escompté.
« J'ai longtemps pratiqué la peinture et le dessin avant de m'engager dans la voie du collage .
Mes tableaux sont constitués exclusivement de tickets de métro usagés que je découpe,
colore et transforme de différentes manières.
Dans ma pratique, j'ai toujours eu une préférence pour le papier et j'aime les agencements
de formes simples. Le ticket de métro avec sa bande médiane brun chocolat sur fond blanc
me semblait offrir des possibilités plastiques intéressantes. Ainsi, entre abstraction
minimaliste, fantaisie colorée et paysage, il s'est imposé comme le point de départ à la fois
matériel, formel et rythmique de toutes mes compositions. Il est en quelque sorte la particule
élémentaire de mon univers pictural.
En plus d'être le symbole de Paris et de sa multitude, le ticket de métro est pour moi comme une
métaphore de la condition humaine inscrite dans l'espace, le temps et le mouvement. Il est aussi une matière de rebut glanée dans l'espace
public, découpée, triturée et colorée dans le secret de l'atelier pour être restituée ensuite sous une forme tout à fait autre. Ce processus de
transformation de la matière a complètement régénéré ma pratique et m'a permis de toucher du doigt l'essence même de toute expression
artistique, l'art étant l'opération artistique par excellence."

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ou par téléphone au 06 28 25 03 92.